Rehaussement technologique du complexe de salles blanches et acquisition d’équipement scientifique pour le Geotop (DAPI)
Le Geotop est un laboratoire de géochimie des isotopes stables situé au pavillon Président-Kennedy (PK) de l’UQAM. Ce centre d’excellence en formation et recherche rassemblant des géoscientifiques aux expertises variées et complémentaires a pour mission d’étudier la dynamique du système Terre. La spécificité du regroupement réside dans sa programmation scientifique, pour comprendre les processus géologiques qui modifient la surface de notre planète à différentes échelles spatiales et temporelles, permettant ainsi de faire le lien entre les connaissances sur le passé du système Terre et son état présent, et ainsi de mieux appréhender son état futur. Le laboratoire dessert une clientèle diversifiée, qui relève aussi bien du secteur universitaire que du secteur gouvernemental, et dans les domaines de recherche comme la géologie, la biologie, l’environnement, la géographie, la kinanthropologie, entre autres.
Historique et statut actuel du Geotop
La création de l’ancêtre du Geotop, le « laboratoire de recherche en géochimie isotopique », remonte à 1974. Il se démarque immédiatement pour son esprit d’innovation en acquérant le premier spectromètre de masse pour la mesure des isotopes stables et en introduisant une expertise en géochimie isotopique quasi inexistante aux niveaux provincial et national, à l’exception de quelques laboratoires de la Commission géologique du Canada. En 1998, il est transféré dans les nouveaux locaux du pavillon Président-Kennedy du Complexe des sciences Pierre-Dansereau de l’UQAM, où ses laboratoires occupent l’entièreté du 7e étage et une partie du 6e étage incluant 125 m2 de salles blanches ultrapropres pour la préparation des échantillons. Les salles blanches sont, encore aujourd’hui, les plus grandes au Québec dans le milieu académique. Le Geotop est souvent cité à l’échelle internationale pour son dynamisme, sa recherche innovante et ses infrastructures analytiques de pointe, faisant du Québec, et de Montréal en particulier, la place forte de la géochimie isotopique au Canada.
Aujourd’hui, le Geotop est reconnu à deux niveaux, soit comme regroupement stratégique du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT), et comme centre institutionnel de recherche de l’UQAM. Il compte 47 membres réguliers, répartis dans neuf universités québécoises (UQAM, McGill, Concordia, U. de Montréal, ETS, École Polytechnique, INRS, UQAR, UQAT) et au ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). La majorité des membres sont des professeures et professeurs titulaires ou associés de l’UQAM, et l’Université McGill est le deuxième pôle du Geotop en termes de nombre de chercheures et de chercheurs avec 14 membres.
Qu’est-ce qu’une salle blanche?
Par définition, une salle blanche est un espace dont la concentration de particules en suspension dans l’air est contrôlée afin de minimiser l’introduction, la génération, la rétention de particules à l’intérieur, généralement dans un but spécifique industriel ou de recherche scientifique. La qualité de l’air, la température et le degré d’humidité y sont rigoureusement régulés.
En quoi consiste ce projet?
Dans les salles blanches du Geotop, les tests effectués sur une variété d’échantillons organiques et inorganiques nécessitent des solutions acides qui ont causé, au fil du temps, la corrosion de mobiliers de laboratoires et de matériaux architecturaux. Les systèmes mécaniques et électriques du complexe des salles blanches démontrent aussi des signes importants de dégradation.
Le projet consiste essentiellement en la rénovation des infrastructures des salles blanches et l’acquisition d’équipements scientifiques pour les locaux visés du pavillon Président-Kennedy. Les travaux incluent les rénovations ou renouvellements suivants :
- finis intérieurs des murs, plafonds et planchers;
- mobiliers fixes de laboratoire;
- infrastructures de distribution de ventilation, climatisation et des contrôles centralisés numériques;
- infrastructures de plomberie d’eau domestique et de drainage sanitaire.
De plus l’installation des nouveaux équipements de distribution d’air et de contrôle de ventilation (boîtes terminales) dans une salle de mécanique dédiée à cet effet, facilitera l’entretien correctif et préventif et limitera les interventions dans les nouveaux locaux aménagés.
En améliorant ces infrastructures et l’accès aux composantes pour fins d’entretien et réparation, les risques de défaillance seront fortement diminués, permettant ainsi une meilleure continuité des services dans les locaux concernés.
Budget, financement et échéancier de réalisation
Dans le cadre de ce projet, d’une envergure globale de 7,8 M$ (toutes taxes ristournées) le Geotop bénéficie d’une aide financière de 6,2 M$ en provenance du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) et issue du programme de soutien aux organismes de recherche et d’innovation, volet 4 (PSOv4). La balance du financement du projet, soit 20 % du budget global tel qu’exigé par le programme est financée par l’UQAM.
L’étape d’appel d’offres pour les sélections des professionnels en architecture et en ingénierie électromécanique a été complétée en octobre 2023 et le démarrage du projet a eu lieu au début de l’année 2024.
Selon l’échéancier planifié du projet, il est prévu de compléter la phase des plans et devis d’ici l’été 2024 et que les travaux se déroulent de l’automne 2024 à l’été 2025. Ce projet est piloté par l’équipe de la DAPI, en collaboration avec l’équipe du Geotop.
Conclusion
Le Geotop est le laboratoire de référence au niveau québécois pour son expertise scientifique et son savoir-faire ainsi que pour l’équilibre entre le formation théorique et pratique qu’il offre à ses étudiantes et étudiants, en leur permettant de s’outiller pour le monde académique, industriel ou gouvernemental. Il s’avère être aussi une ressource de choix en cas de besoin de la plupart des laboratoires de recherche et départements en sciences de la Terre au Québec, grâce à l’expertise de ses chercheurs et chercheuses et à l’instrumentation associée pour les mesures isotopiques, uniques dans l’écosystème académique du Québec. Il n’existe pas, dans les autres regroupements stratégiques, centres ou laboratoires universitaires, d’équivalents du complexe des salles blanches en termes d’ampleur, de complexité et de qualité de filtration.
Voilà pourquoi il est donc primordial de maintenir le statut de ce laboratoire et en particulier le complexe des salles blanches.